La Rose des Vents


         Le Belvédère de Montessuy :


Depuis Montessuy, le panorama permet de voir à l'horizon, successivement :
    ◦    au Nord : le château d'eau de Rillieux

    ◦    au Nord-Est : la centrale du Bugey

    ◦    à l'Est : la tour Hertzienne de Chassieu

    ◦    au Sud-Est : le Château d'eau de Parilly

    ◦    au Sud : la tour de la Part-Dieu

    ◦    au Sud-Ouest : la basilique de Fourvière

    ◦    à l'Ouest : la tour de la Duchère

    ◦    au Nord-Ouest : la tour hertzienne des Monts d'Or


Vers le Nord
Vers le Nord
Vers l'Est
Vers l'Est
Vers le Sud
Vers le Sud
Vers l'Ouest
Vers l'Ouest
Nord-Ouest
Nord-Ouest

Ce panorama a fait l'objet d'une exposition à la galerie Vrais Rêves en 2004.
Cette exposition était composée de huit ensembles et chaque point cardinal se déclinait ainsi en une série de huit photos Noir et blanc prises depuis un balcon de Montessuy et cernant une photographie couleur représentant l'immeuble-belvédère placé au centre de chaque ensemble de 9 photos.

Galerie "L'usine" -  Ste Foy lès Lyon
Galerie "L'usine" - Ste Foy lès Lyon

2012. "(Entre)vues"...de la fenêtre



En 2005, l'apparition d'une sclérose en plaques va considérablement réduire les déambulations urbaines

de Yannig HEDEL, et générer ainsi une disparition progressive de sa production photographique argentique.
Cependant, à cette époque, la découverte simultanée de la photographie numérique et de nouveaux logiciels

de traitement de l'image vont pourtant élargir ses champs d'investigations graphiques. Ainsi, par exemple,

à partir de 2012, il reprend des vues depuis les fenêtres ayant permis la réalisation de la série "La rose des vents",

mais pour intégrer ensuite ces vues dans des édifices imaginaires à travers une approche plus ludique du paysage.

Produits par un jeu de (dé)constructions de photos de ses placards et appareils ménagers, généralement prises

dans la cuisine sous le soleil d'hiver, ces "bâtiments" comportent à l'origine une ouverture laissant passer le regard

vers l'horizon, tel celui d'un guetteur dans son échauguette.

Par la suite, constituées de fragments de bâtiments pas toujours remarquables, mais aperçus lors de voyages,

ces constructions imaginaires occuperont le centre d'un paysage panoramique.

Intitulée d'abord "(Entre)vues" de la fenêtre, cette série a été exposée à la galerie "Vrais Rêves" en 2016,

après avoir été partiellement montrée à Albigny s/Saône en 2015.

Albigny s/Saône - 2015
Albigny s/Saône - 2015

Dossier de presse :


"Ici et là, voire plus loin"  ou(?)…   "Ici et là-bas",
une nouvelle exposition de Yannig HEDEL à la galerie Vrais Rêves, où il expose ses dernières séries pour la sixième fois depuis 1987.
Alors que sa première exposition, en 1987, mettait en scène un mystérieux monolithe d'origine inconnue (en réalité une gaine d'aération vaisoise, à quelques pas de la Saône), suivi ultérieurement par des "pyramides" photographiées sur les dalles piétonnes de la Part-Dieu, avec cette nouvelle exposition, Yannig HEDEL poursuit son parcours entre bâti réel, intemporel ou imaginaire. Principale série exposée en septembre, les paysages photographiés depuis ses fenêtres sont en effet curieusement investis par d'étranges constructions, confectionnés en réalité par des fragments de photo prises dans sa cuisine (placards ou machines à laver) ou d'édifices découverts au cours de voyages.

Dans la même salle, de nouvelles "suites cordouanes" réalisées récemment, prolongeront également l'exposition de 2012. Celle-ci rendait hommage à la collaboration fraternelle et oecuménique des trois grandes religions, vers l'an 1000, à Cordoue notamment, et permettant aux penseurs ou savants juifs et arabes de poursuivre leurs recherches ensemble, et atteindre un niveau inégalé à l'époque.
 
Mais en 2016, ces "suites cordouanes" côtoieront d'autres ensembles constitués de pignons photographiés en banlieue lyonnaise, mais assimilés à des temples assyriens par l'adjonction de constructions improbables couvertes d'écritures cunéiformes ou d'éléments archéologiques antiques provenant de ces régions ou ils sont actuellement détruits ou menacés, alors que ces contrées ont pourtant vu la naissance de l'écriture, il y a plusieurs milliers d'années.

Ainsi, depuis ses fenêtres, Yannig HEDEL nous transporte en imagination, à travers le temps et l'espace, comme le facteur Cheval s'était inspiré de temples cambodgiens pour réaliser son Palais Idéal sans être jamais sorti de son canton, puisant son inspiration dans l'observation des illustrations exotiques des calendriers PTT qu'il distribuait chaque année.

Autres temps, autres média, autres techniques, après la découverte sur le Net des écritures cunéiformes apparues en Mésopotamie, ou tout autre alphabet primitif, avec les outils numériques actuellement disponibles, Yannig HEDEL les associera avec des photos prises là ou il réside.

Enfin, dans la salle du sous-sol, l'exposition sera complétée par les tirages argentiques d'une série de photographies de détails d'immeubles d'habitation des années 30, comme les gratte-ciel de Villeurbanne ou les HLM du Clos-Jouve, de Vaise ou de Montessuy.

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Un tour d'horizon,
comme un voyage immobile...
 
Entre Rhône et Saône,
dans un immeuble bâti sur la colline de Montessuy,
j'habite au quatorzième étage un logement traversant.
Aussi, vers l'Est, des vues depuis la fenêtre de ma cuisine
montrent Villeurbanne, la plaine de l'Est, la centrale du Bugey,
la Grande Chartreuse et le Mont Blanc...
De l'autre côté, depuis la fenêtre de la chambre,
on découvre La Duchère, les Monts d'Or ou le Pilat...
 
En hiver, une belle lumière matinale
inonde donc parfois toute la cuisine.
Les placards et divers éléments électro-ménagers
captent subtilement ces premiers rayons.
Il suffit alors de prélever photographiquement
les plus beaux fragments pour les transformer ensuite
en d'étranges constructions.
Ils ressemblent ainsi à des postes d'observation
d'où l'on contemple des panoramas
éclairés par un soleil hivernal,
au levant ou au couchant.

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Yannig Hedel est né en 1948 à Saint-Nazaire. Il n'a donc pas connut la guerre, mais une forte pénurie de logements dans ce port dévasté par les bombardements inciteront son père à choisir une vie professionnelle itinérante, au gré des chantiers de construction de centrales électriques. En primaire, Y.H. ne fera donc jamais une année scolaire complète dans la même ville…

Pour continuer sa scolarité, il habitera ensuite parfois chez ses grands parents paludiers, au bord de l'océan, ou sera mis en pension dans des lycées nantais ou picards.

Après quelques années plus stables et une adolescence vécue au milieu des marais salants guérandais, à 20 ans, Y.H. désire découvrir à nouveau d'autres horizons. Après deux ans en Allemagne, il arrive en 1971 à Lyon où il ne connaît personne, mais ça n'est pas un problème pour quelqu'un qui souhaite avant tout s'immerger dans l'effervescence croix-roussienne de cette époque.

Cette enfance itinérante, débutant dans les ruines de Saint Nazaire, puis dans sa famille résidant de "meublé" en "garni" aux quatre coins de la France, seront sans doute à l'origine de son intérêt pour la ville, l'urbanisme et l'architecture. Aussi, après un parcours professionnel dans des agences privées ou des cabinets d'architecte, en 1980, il intégrera  au ministère de l'Equipement des ateliers d'urbanisme à Paris (STU) puis à la DDE du Rhône (POS, PLU et projets d'aménagement).

La ville a également beaucoup nourri son imaginaire, favorisant à travers la photographie et le dessin l'épanouissement d'un univers personnel.
 A 22 ans, il choisit donc "sa" ville : ce sera Lyon qu'il arpentera par tous les temps et à toutes heures de chaque saison.
Comme d'autres prennent des croquis, lui, prend des clichés de pignons, murs aveugles, et autres cheminées d'immeubles devant lesquelles il passe quasi quotidiennement.

Une trentaine d'expositions personnelles et de multiples projets collectifs dans une douzaine de pays européens différents lui ont  ensuite permis de découvrir d'autres villes, favorisant rencontres et échanges avec des photographes-architectes en Allemagne, Belgique, Pologne ou ailleurs.
Entre 1987 et 2012, il a aussi réalisé cinq expositions à la galerie Vrais Rêves.

Régulièrement présent aux Rencontres d'Arles depuis 1986, il y élaborera beaucoup de projets, rencontrant des galeries étrangères ou des collectionneurs, tel Madeleine Millot-Durrenberger, qui l'intégrera ensuite dans sa collection et dans des dizaines de projets de présentation de sa collection à travers l'Europe.
 
Ainsi, tous ces projets, comme les grandes expositions rétrospectives qui ont eu lieu à la bibliothèque municipale de Lyon et des musées de l'Elysée à Lausanne, ou Réattu à Arles, ont permis de se rendre compte de l'unité variée d'une oeuvre obstinée mais évolutive.