« Les « azulejos », des motifs abstraits ornementaux et entrelacements géométriques ont couverts les murs des mosquées et des palais mauresques. A cette époque, alors qu’ils pensaient que les mathématiques étaient d’essence divine, ensembles, les érudits et les savants juifs, chrétiens et arabes portaient la pensée et les sciences à des niveaux encore inégalés.
Plus tard, vers le nord, dans de nombreuses chapelles, églises ou abbayes, les vitraux furent souvent  composés de figures géométriques abstraites. Surtout, peut-être, là où la lumière devait pénétrer et éclairer des lieux voués à la vie spirituelle ou contemplative, et d’où étaient écarté toute ornementation pouvant distraire ou perturber la méditation ou la pensée intérieure. L’art abstrait géométrique a donc été abondamment utilisé au cours des siècles dans l’architecture religieuse.
Au XXème siècle, (Kandinsky) « l’inventeur » de la peinture abstraite, après sa découverte, s’est immédiatement empressé d’écrire un livre intitulé « du spirituel dans l’Art ». Il a ainsi lancé un grand courant composé de nombreux artistes convaincus que leurs recherches plastiques matérialisaient une quête spirituelle personnelle, mais universelle car partagée.
En s’étendant à d’autres domaines comme l’architecture, l’urbanisme (réel ou utopique) ou la conception de meubles ou d’objets, ces recherches formelles (le Bauhaus, Tony Garnier ou Le Corbusier..) affirmaient également un humanisme positiviste, une foi dans l’avenir ou le progrès en s’efforçant d’apporter à la majorité des hommes espace, hygiène et lumière dans un cadre quotidien voué à favoriser leur épanouissement.
Après la mort de Dieu annoncée par certains philosophes, ce modernisme progressiste, sous les différentes formes évoquées précédemment, s’est donc substitué aux religions passées. Il a prolongé  leur contenu humaniste et spirituel, en donnant une direction, des repères et un sens à l’avenir…                                                
                                                                                                                                Y.H. 2007

« des Azulejos cisterciens... » ( http://yannick-hedel.blogspot.fr/p/commentaires.html )
Cette série a donc pour ambition d’illustrer visuellement la cohérence et la continuité formelle de diverses époques qui constituent aujourd’hui nos racines culturelles.
Chaque ensemble est ainsi composé de divers éléments prélevés dans chacune des périodes suivantes :
    ▪    l’ Art arabe avec des azulejos andalous ou d'ailleurs
    ▪    l’Art judéo-chrétien avec des vitraux et clochers d’églises
    ▪    l’Art moderne avec des fragments d’architecture des années 30
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Ces ensembles peuvent ainsi apparaître comme une sorte de raccourci visuel de l'histoire de l'art abstrait sur différentes périodes, constitués de divers prélèvements rassemblés au fil du temps :

1979/81  - prise de vue d'une première série argentique des gratte-ciel de Villeurbanne
2002 - Reproduction sur fond noir de divers dessins d'azuléjos andalous (Alhambra)
2004 - visite de l'Alhambra
2005 - relevés et croquis de vitraux in-situ dans des chapelles et églises bretonnes
                       
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Ils sont donc constitués également de souvenirs personnels au cours de voyages à travers l'Europe, d'Audierne à Vézelay, de Grenade à Gênes ou de Bastia à Venise, à travers des motifs observés sur les édifices rencontrés.